C’est cliché mais c’est vrai : grâce aux documents anciens conservés par la Médiathèque et les Archives municipales, on touche du doigt le quotidien des roubaisiens qui nous ont précédés. On feuillette le cahier dans lequel, au 19e siècle, un étudiant en techniques textiles a écrit et dessiné à la plume. On parcourt les affiches en allemand que les roubaisiens ont lu pendant la Grande Guerre dans leur ville occupée. On fait son choix dans des catalogues de vente par correspondance qui ont fait la joie des dames des années 1960.
Avec les photographies, ce sentiment de proximité n’est pas vraiment démenti. Si la ville a beaucoup changé, nombre de bâtiments sont encore là. Quant aux passants, s’ils portent chapeau melon et bottines à boutons, ils vaquent comme nous à leurs affaires : courses, travail, loisirs.
Dès lors, c’est souvent la technique propre à chaque photographie qui indique l’âge de la scène, et nous dépayse à nouveau. Les noir et blanc passés, les sépias des 19e et 20e siècles, et plus près de nous les oranges et les bruns des tirages des années 1980 nous rappellent que nous voyageons dans le passé.