Du parchemin à l'écriture /

La chair du mouton nourrit la communauté tandis que sa peau, préparée selon un processus compliqué, sert de support à l’écriture du scribe : c’est le parchemin, dont l’origine remonte au II^e siècle avant Jésus-Christ. Il faut avoir une pensée pour ce pacifique herbivore sur lequel repose presque entièrement notre civilisation du livre. La réalisation d'un livre nécessitait parfois plus d’une centaine de peaux. 

Convenablement préparé, le parchemin pouvait recevoir l’écriture à l’aide d’une plume d’oie, matériau également abondant en Europe. L’encre était le plus souvent produite naturellement (ex : noir de fumée) ou à l’aide d’adjuvants pour la couleur (ex : pourpre, cochenille, safran, etc.). Le calligraphe pouvait alors se pencher sur son lutrin (pupitre sur pied) et écrire avec application sur le parchemin, aidé en cela par les réglures (traits horizontaux préalablement tracés pour guider l’écriture - comme cela existe toujours pour les écoliers débutants dans l’écriture...). Au XV^e siècle, l’écriture la plus employée est la gothique, qui a remplacé la caroline car elle permet une écriture plus serrée grâce à son style très anguleux. Le parchemin coûte très cher, aussi convient-il d’adapter l’écriture aux exigences économiques.