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Docs du moment - avril 2020 - Buffalo Bill à Roubaix /

Les "Docs du moment" : nous vous proposons, pendant cette période de confinement, des rendez-vous réguliers pour découvrir ou redécouvrir des lieux et des monuments roubaisiens et voyager à travers les différents documents proposés par la Bibliothèque numérique de Roubaix.

Douzième numéro : Buffalo Bill à Roubaix

Buffalo Bill est venu à Roubaix ? Non ? Si ! Le Journal de Roubaix nous raconte...

1905 : bien des roubaisiens se demandent à quoi peut bien ressembler l'Amérique et le si légendaire Far West, à une date où le cinéma est encore inconnu du plus grand nombre.

Grâce au célèbre Buffalo Bill, colonel William Frederick Cody de son vrai nom, les roubaisiens vont être servis.

Parce que Buffalo Bill vient à Roubaix, et il n'est pas seul... Il dirige l'immense Cirque Buffalo Bill, ou Buffalo Bill's Wild West, qui propose une tournée mondiale desservant plus d'une centaine de villes en France.

Un véritable show « à l'américaine »

Une intendance démesurée. 500 chevaux, des tonnes de matériel, le tout amené par 4 trains composés chacun de 20 wagons. 600 à 800 hommes qui consomment chaque jour, selon le Journal du 30 juin, 600 kg de viande, 400 kg de pommes de terre, 300 kg de pain, 300 litres de lait, 75 kg de café, achetés dans la ville de passage précise l'article ! Les « vins et alcools sont prohibés ».

Un gigantesque spectacle. Reconstitutions -plus ou moins réalistes- de grandes batailles, rodéos par des cavaliers de toutes nationalités, reconstitution de villages avec de « vrais » indiens, démonstrations de tir par le grand Buffalo Bill lancé sur son cheval au galop.

Le show dure 2 heures pendant lesquelles se succèdent de nombreux numéros animés par « des cosaques du Caucase, la cavalerie légère française, des cricos hongrois, des dewlin zouaves, des bédouins du Sahara, des gauchos de la République Argentine, des vaqueros du Vieux Mexique, des cowboys et des indiens des prairies » et même « la troupe impériale japonaise » et 100 « peaux-rouges »... (Journal de Roubaix, 20 juin 1905).

Un véritable plan de communication. Les journaux font la publicité du spectacle au travers d'annonces du spectacle et d'articles dithyrambiques : « le plus grand metteur en scène », « la plus grandiose réunion de cavaliers les plus renommés de toutes les nations », « merveilleux », « exercices uniques », « remarquables », « brillamment illuminé »...

Une grande arène, installée sur les plaines de Maufait, au bout de la rue de Lannoy

« Pour 2 jours seulement, le jeudi 29 et le vendredi 30 juin », le cirque prend place sur un terrain loué par la troupe, pour 4 représentations, à 14 h et à 20 h chaque jour. Le « prix d'entrée chez Buffalo Bill » s'étale de 1,5 franc à 8 francs. On peut se faire une idée en comparant au prix du Journal de Roubaix : 5 centimes le numéro ; 5 francs les 3 mois d'abonnement.

Le matériel et les hommes arrivent à la gare de Croix puis parcourent les 6 à 7 km sur des chariots tirés par les chevaux. Tout le monde est estomaqué par la rapidité incroyable de la mise en place (5 heures !) et l'organisation sans heurt ou presque. Seul « Un accident à Buffalo Bill » est rapporté par le journal du 1er juillet : lors du montage, un garde d'écurie a reçu un mât sur la tête mais, heureusement, sans suite grave.

La troupe repart, laissant derrière elle... une épidémie !

Le 2 juillet, après la représentation du soir, la troupe démonte (en 2 heures !) et embarque dans le train direction Lille où plusieurs représentations sont données.

Le 3 juillet, le Journal de Roubaix titre « Une épidémie dans la cavalerie de Buffalo Bill ».

4 chevaux ont du être abattu suite à leur contagion par « la morve », maladie équine contagieuse. La désinfection des terrains de Maufait est prévue et il est interdit d'y laisser circuler chevaux, mulets et moutons... Pas de confinement des animaux mais des « mesures énergiques » indique le Journal.

Le 11 juillet, on apprend que les représentations à Cambrai sont suspendues en raison de l'épidémie qui a gravement atteint la cavalerie. Mais, dès le 13 juillet, l'administration française lève les interdictions de spectacle et des représentations sont données à Laon puis à Reims. Un « agent » de Buffalo Bill se rend dans le Gers pour ramener 60 chevaux de remplacement et la troupe repart.

Buffalo Bill : une reconversion réussie

Le journal nous apprend que Bill Cody, ancien soldat des Etats-Unis reconnu pour ses exploits, rêve, depuis tout jeune, de devenir directeur d'un grand spectacle... Pendant plus de 30 ans, il réalise donc son rêve, d'abord en faisant des tournées en Amérique. Puis, après deux tournées mondiales, il se retire pour suivre ses « affaires personnelles » : il serait alors propriétaire d'une mine de charbon, d'une mine d'or, de 5000 chevaux et de 15 000 têtes de bétail (Journal de Roubaix, 30/06/1905).

Il meurt à l'âge de 70 ans à Denver.

Envie de vous plonger directement dans la presse de l'époque ? Retrouvez notre sélection de journaux sur le sujet ci-dessous.

Illustration de droite : extrait du Journal de Roubaix du 22 juin 1905. A retrouver ici.

Buffalo Bill en 1911

Image Pixabay

Journal de Roubaix

4 mars 1905

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Journal de Roubaix

24 mai 1905

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Journal de Roubaix

20 juin 1905

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Journal de Roubaix

25 juin 1905

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26 juin 1905

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30 juin 1905

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1er juillet 1905

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Journal de Roubaix

3 juillet 1905

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11 juillet 1905

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Journal de Roubaix

13 juillet 1905

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