Docs du mois - juin 2022 - Se divertir en musique à Roubaix au XIXe siècle /
Fanfares et sociétés musicales
De nos jours, la Fête de la Musique (célébrée le 21 juin dans près d’une centaine de pays) n’est plus à présenter : elle est devenue une institution qui met en valeur tous les genres musicaux, une manifestation culturelle qui rassemble des millions de spectateurs, un rendez-vous incontournable pour les mélomanes, les musiciens amateurs et professionnels.
Au XIXe siècle à Roubaix, la vie sociale est animée et il y a aussi de quoi se divertir en musique : fanfares, orchestres, formations musicales, sociétés chorales, illustres chansonniers patoisants, chanteurs à voix dans les estaminets et les cabarets-concerts de la ville.
Omniprésente dans toutes les classes de la société, la musique est une activité, un loisir qui a toujours beaucoup intéressé les roubaisiens. Après une semaine de travail harassante, si le temps libre le leur permet et que le calendrier des manifestations leur donne l’occasion de le faire, les roubaisiens aiment s’amuser lors de grands moments de convivialité.
Pour divertir le public, les animations ne manquent pas ! La foire de Roubaix, la cérémonie du 14 juillet (déclarée fête nationale depuis 1880), les revues militaires, les rencontres et courses sportives, les évènements culturels, les banquets, les fêtes populaires, les carnavals et bals de quartiers sont l’occasion de faire la fête.
Et lorsque Roubaix est en fête, les orchestres sont toujours de la partie. La musique des fanfares locales accompagne les défilés et les cortèges. Ces sociétés musicales parcourent la ville, parfois costumées, le plus souvent à pied, pour certaines à bicyclette (la Fanfare Cycliste de l'association Nord-Touriste) ou à cheval (la Fanfare de Cavalerie l’Union des trompettes), et ce sous les applaudissements d’une foule enthousiaste qui ne manque jamais à l’appel.
Une fanfare désigne un ensemble de musiciens formant un orchestre dont les instruments sont principalement de la famille des cuivres (trompettes, trombones, cors, tubas, clairons, etc.). Cela devient un orchestre d’harmonie s’il intègre des percussions (cymbales, tambours, etc.) et des bois (flûtes, saxophones, clarinettes, hautbois, accordéons, harmonicas, etc.).
Pendant le XIXe siècle, à Roubaix, on recense un grand nombre de formations musicales comptant parfois jusqu’à près d’une centaine d’instrumentistes amateurs ou professionnels. Parmi les plus connues, la Grande Fanfare fondée en 1860, les Bas de Soie, la Concordia Harmonie créée en 1865, la Fanfare Delattre fondée en 1868, la Fanfare de Beaurepaire et L’Union des Trompettes, toutes deux fondées en 1883, la Fanfare cycliste de l’association Nord Touriste créée en 1904, la Philharmonique du Jean-Ghislain, l’Union fraternelle et mutuelle des Anciens soldats musiciens français. Certains ensembles avaient un statut associatif et, fait singulier, l’adresse du siège social pouvait être un estaminet.
La plus renommée d’entre elles, la Grande Harmonie, au demeurant École de musique municipale fondée en 1820, est un orchestre symphonique à l’effectif variable mais composé au plus fort de sa popularité de près de 200 musiciens. Le répertoire joué est le plus souvent constitué d’œuvres de musique classique, baroque, romantique, d’ouvertures d’opéras et de compositions originales. Pendant plus de trois décennies, Charles Wugk (1792-1855) fut le premier président de cette formation. Sous le mandat de son successeur, le compositeur Victor Delannoy (1828-1887), l’orchestre fut très souvent auréolé de nombreux prix lors de concours régionaux, nationaux et internationaux auxquels il prend part. Des succès qui provoquent l'enthousiasme et la fierté des roubaisiens.
Quand les fanfares et les orchestres d’harmonie ne défilent pas dans les cortèges, ils peuvent s’installer dans des kiosques à musique aménagés pour les accueillir. Typique au XIXe siècle, cet ouvrage, de forme polygonale ou circulaire, en bois ou en fer forgé, orne le plus souvent les parcs, les jardins, les squares et les places publiques des villes. Au centre de tous les spectacles et fêtes populaires, les kiosques à musique accueillent régulièrement les nombreuses sociétés musicales de la ville pour des auditions publiques. À Roubaix, les édifices les plus plébiscités sont les kiosques aujourd'hui disparus de la Grand'Place, celui du parc Barbieux (1881) ou celui du square Pierre Catteau.
Toutes ces sociétés musicales ont inscrit la place de la musique dans la notoriété de Roubaix jusqu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. En 1955, à Roubaix, on comptait encore 26 sociétés musicales et chorales.
Envie de vous replonger dans l'article sur la musique à Roubaix (octobre 2021) ? L’article sur la musique régionale dans la Bn-R (février 2018) ? L’article sur les chansons en patois (mai 2018) ? Cliquez sur les liens colorés. Retrouvez tous nos « Docs du mois » ici.
La Médiathèque et les Archives municipales conservent une importante collection d’images anciennes de Roubaix du XIXe siècle à nos jours, collection numérisée et visible sur la Bn-R. Et vous, que vous inspirent ces images anciennes ?
A droite : Photographie légendée de l'ensemble des exécutants de la Grande Harmonie de Roubaix lors du retour de son voyage en Angleterre, 20 juin 1899. Cote : AMR_PR_FLO_065. Lien vers la notice
Une fête sur la Grand'Place
La foule venue nombreuse autour du kiosque à musique sur la Grand'Place lors de festivités.- Carte postale, vers 1900.
Une fanfare déguisée en soldats napoléoniens
Le carnaval de Roubaix sur la Grand'Place.- Carte postale, 26 juillet1908.
Une fanfare déguisée en pierrots lunaires
Le carnaval de Roubaix sur la Grand'Place.- Carte postale, 26 juillet 1908.
Défilé d'une fanfare
Le carnaval de Roubaix sur la Grand'Place.- Carte postale, 26 juillet 1908.
Le kiosque à musique du square Catteau
Le kiosque à musique dans le square Pierre Catteau situé rue Remy Cogghe.- Carte postale, sans date.
Défilé de groupes de musiciens
Une fanfare dans les rues de Roubaix.- Plaque de verre, 1900-1930.
Défilé de groupes de musiciens
Une fanfare dans les rues de Roubaix.- Plaque de verre, 1900-1930.
La Fanfare Cycliste du Nord-Touriste
Portrait de groupe de la fanfare posant aux côtés de leurs vélos. Cette fanfare avait la particularité de défiler à bicyclette.- Carte postale, 1910.
Portrait de Marcel Debruyne
Chef d'orchestre de la Grande Harmonie.- Carte postale, 1910.
Diplôme d'honneur
Diplôme d'honneur de la Grande Harmonie de Roubaix.- Lithographie, 1964.
Les Accordéonistes Roubaisiens
Portrait de l'harmonie dont le siège se situe au 126 rue du Pile chez M. Dupont-Six, un estaminet.- Carte postale, 1910.
La fanfare de l'amicale Jules Guesde
La fanfare défilant boulevard de Fourmies le 4 septembre 1938.- Photographie, 1938.
La fanfare des accordéonistes de l'Epeule
Portrait de groupe de la fanfare devant le café de la Maison Octave Creteur-Rolland situé 81, rue de l'Épeule.- Carte postale, 1910.
La fanfare de l'Union Cycliste du Nord
Portrait de groupe de la fanfare de retour d'une excursion.- Carte postale, 1910.
La Fanfare Delattre
Défilé de la fanfare dans la rue de Lannoy.- Carte postale, 1910.
Joyeux Accordéonistes Roubaisiens du Cul-de-Four
Portrait de groupe des musiciens dont le siège se situe au 106 rue de Tourcoing.- Carte postale, 1910.
Le défilé d'une fanfare
Une fanfare de jeunes garçons jouant tout en marchant dans une rue.- Photographie, 1930.
Groupe de musiciens sur un attelage
Portrait de groupe de musiciens sur un attelage avec M. Meegens devant un café "aux sapeurs-pompiers" situé quartier du Pile.- Carte postale, 1910.
Les Accordéonistes Roubaisiens
Portrait de l'harmonie dont le siège se situe chez Emile Boncourt, 96 rue Bernard.- Carte postale, 1910.