Le troisième pont /

Le remplacement du pont Nickees devient urgent : celui-ci est incapable de faire face à l’accroissement du trafic des années 1960, et l’idée des élus est d’ajouter une communication directe entre le boulevard Gambetta et Wattrelos pour désengorger la Grande Rue et son pont, trop souvent levé au goût des automobilistes. La reconstruction des ponts de la Vigne et des Couteaux ayant eu la priorité, il est temps de d’envisager une construction nouvelle. Le dernier projet de 1959 porte donc sur un tablier de 30 mètres de large (autant que l’avenue Motte) situé relativement haut, qui se trouvera prolongé à chaque extrémité par des rampes d’accès. La rampe côté boulevard Gambetta sonnera le glas du jardin public installé lors du comblement de l’ancien canal, déjà très amputé dans les années 1950.

La rampe, formant une courbe prononcée vers la gauche, va obliger à la démolition d’un groupe de maisons situées à l’angle du boulevard et du quai de Lorient.

De même, les travaux vont amener à la rectification du tracé de la rive droite du canal, qui présentait au débouché du boulevard un creux permettant aux péniches de faire demi-tour. Ce creux, perdant son utilité, va être comblé et servira d’appui aux piles du futur pont. Le pont doit comporter deux chaussées de 10,50 m et un terre-plein central de 3 mètres. On prévoit deux ans de travaux qui incluront la création d’espaces verts. 1962 voit le début des travaux, qui doivent coûter, d’après Nord Matin, près d’un milliard d’anciens francs, financés en grande partie par le fonds d’investissement routier. On commence par démolir les anciennes maisons car, ne l’oublions pas, l’opération doit aussi permettre de résorber l’habitat insalubre.

En janvier 1963, les travaux sont stoppés par le froid, mais ils reprennent dès la fin des gelées à un rythme accéléré. On amorce les rampes d’accès et on construit les culées et les piliers qui supporteront le tablier.

Puis on coule le tablier dans lequel sont tendus, dans des gaînes, des fils de renforcement. On prévoit quai du Sartel des déversoirs d’orage pour remplacer ceux qui amenaient le trop-plein des eaux de pluie dans l’ancien bassin de retournement des péniches. En 1964 les travaux sont en bonne voie ; le pont et les rampes d’accès prennent forme.

Enfin, le pont est inauguré en 1966. La musique de 43ème RI est de la fête, ainsi que le Préfet. Les personnalités parcourent le pont à pied, avant d’être reçues officiellement à la mairie.

Le terre-plein central reçoit de la végétation, des vasques fleuries y sont implantées. De petits squares avec de la végétation seront ensuite aménagés près des culées du pont. On a prévu des routes passant sur chaque rive pour relier les différents quais en passant par-dessous le pont.

La construction de ce pont, reliant directement les deux villes, consacre l’importance de l’axe formé par le boulevard Gambetta qui, avec l’implantation de Roubaix 2000, a l’ambition de déplacer le centre de Roubaix en l’attirant vers lui.

Le 19 décembre 2015, J. P. Maerten.

L'ancien jardin public

A l'arrière-plan, le canal.

La photographie est issue d'une collection particulière.

Les maisons à démolir, 1953

La photographie provient des Archives municipales de Roubaix.

Les travaux quai de Cherbourg et rue d'Avelghem

Photographie de La Voix du Nord.

Photographie de La Voix du Nord.

La première photographie provient de Nord Eclair en 1964, la seconde a été prise par l'Institut National de l'Information Géographique et Forestière en 1965.

Le cortège officiel

Photographie de La Voix du Nord.

La première photographie provient des Archives municipales de Roubaix, la seconde est de Lucien Delvarre.