Une casserole à un milliard /

En 1984, c’est la pose de la première pierre de la salle des sports de la rue Delespaul, à l’angle de la rue de Philippeville. M. Gilles Neveux, vainqueur du concours, sera son architecte, pour un coût global de 660 millions de francs. Un square est prévu à l’angle de la rue des Pyramides et de la rue de Philippeville pour permettre une sortie en sécurité. L’installation comprend trois batteries de deux vestiaires, avec installations sanitaires, ce qui rend possible un roulement d’occupation. Le terrain présente une forte pente avec une déclivité de 1,80 m entre la rue Delespaul et la rue des Pyramides, une partie de la salle sera donc enterrée du côté de la rue Delespaul. Le bâtiment est en briques, avec des parties en verre, une cafétéria, et un hall d’entrée donne sur le square. De grandes arches donnent sur la rue de Philippeville et une terrasse doit être aménagée côté rue Delespaul.

Cette salle de sports n’est pas un équipement de compétition, mais plutôt d’appel. Il s’agit de donner envie de faire du sport, plutôt que d’attirer les gens à des rencontres de sport-spectacle.
C’est la vocation initiale du lieu, car les travaux ont notamment entraîné la disparition des locaux du foyer Paul Bert. Le stand de tir qui s’y trouvait fut condamné. Sur l’espace occupé par la salle, en 1926, il y avait le terrain de basket de l’amicale Paul Bert, à l’époque l’un des premiers clubs de la région. Des noms sont cités par un témoin (Picavet, Tjoen, témoin M. Delnatte). C'est une histoire à retrouver. A quelques mètres de la salle des sports, une petite salle de réunion avec trois bureaux a été mise à disposition pour les associations locales, le comité de quartier et des permanences. Il y a également un logement de fonction pour le gardien.

Juin 1986, c’est l’inauguration après deux ans et demi de travaux. Le sénateur-maire Diligent a cette pique en direction de son prédécesseur, présent à la cérémonie : "c’est une casserole à un milliard que vous nous laissez là !". Pour l’occasion, une démonstration de volley ball et de basket est effectuée par les membres de Bulgomme sports et de l’EPI (Education Physique Interentreprises). On y présente aussi la gymnastique d’entretien pour les anciens du foyer Paul Bert, et une activité de danse par Manou pour les adolescentes du Gai Hutin.

L’équipement est placé sous la responsabilité de M. et Mme Vincke. La presse signale qu’il a déjà été trois fois vandalisé depuis son ouverture en mars 1986. Il est néanmoins utilisé en permanence, à raison de 51 heures 30 d’occupation par semaine. On y trouve les enfants de l’enseignement primaire à 50 % du temps, puis ceux de l’enseignement secondaire à raison de 5 heures, les écoles municipales de sport pour 3 heures, le Foyer Paul Bert pour 4 heures, Bulgomme sports à raison de 6 heures et l’EPI pour 3 heures.

La salle de sports Delespaul revient dans l’actualité en avril 2013 : elle a été entièrement détruite par un incendie criminel, qui s’est déclaré pendant la nuit. A l’arrivée des pompiers, la salle de sports était entièrement embrasée. La toiture de l’édifice a été en partie détruite, tout comme les équipements se trouvant à l’intérieur. Que va-t-on faire de cette ruine ?

En août 2015, toujours inutilisée depuis le violent incendie d’avril 2013, la salle de sports Delespaul du quartier Oran-Cartigny est une nouvelle fois incendiée. Les sapeurs-pompiers de Roubaix ont rapidement stoppé le feu de détritus visiblement allumé dans l’entrée de la salle inoccupée. Une lueur d’espoir pour terminer : d’après les témoins, habitants du quartier, les travaux de réaménagement devraient commencer en 2016. Affaire à suivre.

Le 15 janvier 2016, Philippe Waret.

La maquette de la salle des sports

Photographie publiée dans Nord Eclair.

L'inauguration en juin 1986

Photographie publiée dans Nord Eclair.

Le hall d'entrée

Photographie publiée dans Nord Eclair.

La salle de nos jours

Source : Google maps.