Les seigneurs Jean et Pierre de Roubaix /

Les seigneurs Jean et Pierre de Roubaix

Les prémisses de l’histoire de Roubaix sont définies comme suit dans l’ouvrage Roubaix de Thierry Delattre, Jean-Pierre Popelier et Philippe Waret : « C’est sur le site d’un ruisseau marécageux, le Trichon, que Roubaix s’est édifié, de sa première apparition sur la carte d’un chanoine de Comines en 863, aux premières mentions avérées d’une « maison de Roubaix », vers 1047, dont les membres les plus importants seront Jean III (1401), Pierre (1450) et Isabeau (1499). Le premier obtient en 1414 de Jean Sans Peur, duc de Bourgogne, l’institution de l’échevinage, puis en 1420, le privilège de haute justice, enfin il crée la « Franche compagnie des archers de Saint-Sebastien ». Ces trois institutions préfigurent la commune de Roubaix. Le second fait élever un château, entoure son bourg de haies et de fossés, et surtout obtient de Charles le Téméraire en 1469 le privilège de faire « Licitement draps de toutes laines ». Roubaix est donc constitué en « ville drapante » et sa population augmente bientôt avec l’arrivée de réfugiés d’Arras et de Bourges. Isabeau complètera la configuration du bourg en fondant l’hôpital de Sainte-Elisabeth, qui se trouvait sur la Grand’Place. »

Jean et Pierre de Roubaix ont donc transformé le petit fief en une seigneurie importante. De cette seigneurie dépendent désormais de nombreux fiefs comme ceux de Wasquehal, de la Haye, de la Havrie, de la Vigne, de la Bourde. Fidèles vassaux du duc de Bourgogne, ils ont obtenu des privilèges pour cette bourgade groupée autour de son château.

Haute justice

Donation de la Haute justice de Roubaix par Philippe le Bon, Duc de Bourgogne, datant du 1er juin 1420. L'obtention de ces lettres de privilège marque une première reconnaissance de l'importance de la seigneurie de Roubaix.

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Jean de Roubaix

Jean III, né en 1369, est chevalier banneret, seigneur de Roubaix et de Herzelles, et succède à Alard II entre 1361 et 1401. Il apparaît à de nombreuse reprise comme le héros d'un roman de chevalerie. Louis Trenard précise dans l'ouvrage Histoire de Roubaix que " Roubaix bénéficie du prestige du valeureux guerrier que fut Jean au cours de la Guerre de Cent ans". Chambellan de Philippe le Bon, il est le troisième chevalier a être nommé à l'ordre de la Toison d'Or. À sa mort en 1449, la seigneurie de Roubaix compte 97 fiefs, au lieu de 50 fiefs en 1401.

La Charte des drapiers

Lettre de Charles le Téméraire, Duc de Bourgogne et de Brabant, rappelant qu'il avait été accordé aux habitants et manants de la ville et paroisse de Roubaix, le privilège de licitement draper et faire drap de toutes laines portant sceau et marque tels que le Seigneur de Roubaix leur fera bailler.
Premier document officiel qui fait mention d'une activité textile à Roubaix.

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La Chartre des Drapiers

Reproduction d'une peinture de l'artiste Joseph Weerts, achevée en 1914, représentant la franchise des drapiers remise en 1469.

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Pierre de Roubaix

Pierre de Roubaix naît en 1415, à Herzelles. Il épouse à Gand, en 1435, Marguerite de Ghistelles, du Breuccq et de Wasquehal, issue d'une des plus nobles et anciennes familles de Flandres. De cette union naît une fille unique : Isabeau de Roubaix. Pierre fait figure de "grand terrien, riche de plus de 10.000 florins de rente", comme le précise Louis Trenard dans l'ouvrage Histoire de Roubaix. Il s'affirme comme un homme de guerre et manifeste la même fidélité à l'égard de Charles le Téméraire que son père, Jean de Roubaix.