1860 Le hameau de Barbieux : un air de campagne /

Ces difficultés conduisent la municipalité à mettre en oeuvre des plans d’équipements pour la santé de toute urgence, en collaboration avec la Chambre consultative des arts et manufactures, le Conseil central d’hygiène et de salubrité du département du Nord, la Commission administrative des Hospices de Roubaix et le Conseil général des bâtiments civils. Dès 1845, la Commission administrative considère que l’Hospice civil est devenu trop exigu. Son agrandissement puis la construction d’un nouvel établissement sur un terrain à l’écart sont envisagés. Il faut également répondre à l’obligation d’appliquer des nouvelles législations en matière de santé publique. Cela devient ensuite une nécessité communale pour les vieillards, les incurables et les orphelins. La construction du futur Hospice de Barbieux est rapidement projetée au sud-ouest de la ville, dans le hameau du Huchon, un secteur rural et dégagé. Ce choix correspond aux principes hygiénistes qui se développent à partir de la seconde moitié du 19^e siècle. La réalisation d’un tunnel pour le passage du canal de Roubaix avait été abandonnée dans le proche hameau de Barbieux en 1830 à cause de terrains considérés comme trop instables. Le point culminant du Huchon à 52 mètres d’altitude rassemble en revanche les conditions pour offrir, dans un souci d’hygiène, aux plus vieux travailleurs un air sain et un cadre agréable.

Dans les années 1860, ces hameaux forment un secteur encore très rural, organisé autour de quelques fermes et de champs. En 1868, le préfet du Nord autorise à la Commission administrative l’acquisition, au hameau du Huchon, d’un terrain d’environ deux hectares et demi pour 81 600 francs et d’un second terrain de 80 ares environ pour 36 000 francs. Ces parcelles se trouvaient au niveau de l’actuel carrefour entre le boulevard du Général de Gaulle et le boulevard de Douai (tracé en 1888). Ils sont achetés l’année suivante. Le préfet autorise aussi la vente de l’ancien hôpital, sis rue de l’Hospice, d’une valeur estimée à 300 000 francs. L’éclatement de la Guerre de 1870 interrompt les démarches, le chantier ne commencera que 19 ans plus tard.