Louis-Georges Noviant /

Les plans de la bibliothèque de 1979 sont cosignés Noviant et Dumont. C’est pourtant le premier qui retient l’attention. Louis-Georges Noviant (1919-2002) cumule au long de sa carrière honneurs et hautes fonctions. Il est ainsi, entre autres, rédacteur en chef de la revue l’Architecture française (1950-64), architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux (1956), professeur chef d’atelier à l’Ecole spéciale d’architecture (1957-68), professeur à l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts, conservateur du domaine national de La Malmaison (1963-67), architecte-conseil du ministère de l’Equipement (1966)[1], etc.
 
Parmi ses travaux, on retrouve une cité scolaire (1967)[2], un projet présenté dans le cadre du concours international pour la réalisation du Centre Beaubourg/Centre Pompidou (1971)[3]. Coïncidence amusante quand on sait que la bibliothèque de Roubaix a été comparée au plateau Beaubourg, puisque bâtie comme lui sur l’emplacement d’anciennes halles et comme lui joignant le projet bibliothèque à l’espace d’exposition.
 
L.-G. Noviant est aussi l’architecte d’une bibliothèque-pilote : la bibliothèque publique de Massy. Bâtie au sein du grand ensemble de Massy-Antony en région parisienne, inaugurée en avril 1971, directement rattachée à l’Ecole nationale supérieure des Bibliothèques, elle doit être l’exemple d’une bibliothèque moderne ainsi qu’un centre de formation pour les bibliothécaires. Dans l’analyse qu’en délivre en novembre 1971 J. Gascuel[4], on retrouve nombre de remarques applicables à la bibliothèque de Roubaix. J. Gascuel écrit ainsi : « Grand parallélépipède de béton, d'un abord un peu austère, elle s'harmonise assez bien, trop bien peut-être, avec les H.L.M. monotones qui l'entourent. ». Elle regrette le cloisonnement, le manque de flexibilité du bâtiment, qui gênent la libre circulation des usagers et imposent un mode de fonctionnement au lieu de s’y plier. Mais elle évoque également la lumière, les grandes baies vitrées, une très belle salle d’heure du conte.
Il semble qu’aujourd’hui, ce bâtiment abrite le Centre des Finances publiques.