Contrairement au roman, le récit de voyage privilégie le réel à la fiction. Pour mériter le titre de « récit » et avoir rang de littérature, la narration doit être structurée et aller au-delà de la simple énumération de dates et de lieux (comme le journal intime ou le livre de bord d’un navire).
Cette littérature doit rendre compte d’impressions, d’aventures, d'explorations ou de conquêtes de pays lointains.
Le récit est en principe écrit à la première personne par le voyageur lui-même : ainsi le lecteur découvre l’action à travers ce que voit, entend, comprend et ressent le voyageur qui est aussi le narrateur. Il faut que le récit soit vivant, coloré, tout en demeurant foncièrement didactique : il est à la fois un document sérieux et un texte divertissant. Un même récit de voyage peut mêler toutes sortes de discours : géographique, politique, historique, linguistique…
Le récit de voyage est constitué de narrations (l'auteur relate des faits), de descriptions (l'auteur décrit des paysages, des objets, des coutumes…) et de comparaisons. Ces dernières sont essentielles. En effet, la réalité décrite étant nouvelle, l'auteur a recours à la comparaison avec quelque chose de connu pour démontrer la différence et expliquer l’étrangeté : il ramène ainsi l'inconnu vers le connu.
La plupart du temps, la présence du destinataire est implicite : le public visé par ces récits appartient à la même culture que l’auteur, qui peut donc se mettre aisément à la place de son lecteur.