Partis chasser le narval, le professeur Aronnax, son valet Conseil et le harponneur Ned Land se retrouvent, après une longue poursuite et un rude affrontement, sur le dos même de ce mammifère marin et constatent alors qu’il s’agit, non d’un animal, mais d’un énorme engin en tôle d’acier. Entraînés à l’intérieur, ils se retrouvent devant l’énigmatique capitaine Nemo qui a conçu et réalisé cet extraordinaire submersible baptisé Nautilus. Ce navire sous-marin de 70 mètres de long, de 8 mètres dans sa plus grande largeur, est un cylindre très allongé à bouts coniques – comprendre qu’il ressemble à un cigare. Il déplace 1500 tonnes d’eau, file jusqu’à 50 nœuds et emporte 40 membres d’équipage. Un projecteur électrique éclaire la mer, des réservoirs permettent d’atteindre des profondeurs considérables et des pompes à gros débit chassent l’eau emmagasinée lorsque le Nautilus doit refaire surface. Intérieurement, le sous-marin comprend un nombre impressionnant de pièces, de la salle à manger à la bibliothèque, en passant par un salon (avec un piano-orgue) et le réservoir où de l’air est retenu par des pompes et utilisé au cours des plongées de longue durée.
Le roman, voyage extraordinaire au sens propre, offre d’innombrables perspectives sur le monde sous-marin, ses habitants, ses ruines ensevelies, ses monstres, ses ressources inépuisables… Mais c’est le Nautilus qui garde la vedette.
A quelques naïvetés près, le vaisseau de Nemo possède les caractéristiques d’un sous-marin moderne. Et pourtant, dans la vraie vie, il faudra plusieurs générations entre les expérimentations du XIXe siècle et des sous-marins parfaitement fonctionnels… Bref, un navire inédit et prémonitoire même si quelques entorses à la vraisemblance technique sont présentes : le Nautilus descend à des profondeurs extravagantes et en remonte à des vitesses effarantes, il reste stable sans subir les variations de densité de l’eau ou encore, il reste calé sur son cap sans avoir besoin de recalculer ce dernier.