Un alphabet, des alphabets ? /

On attribue l’origine de l’alphabet aux Phéniciens : ce peuple, qui part à la voile à la conquête des côtes pour faire concurrence au commerce des caravanes, est avant tout d’esprit pratique. Son activité l’oblige à inventer une expression facile pour ses rapports commerciaux : c’est l’alphabet phénicien, le premier alphabet à ne plus utiliser de pictogramme mais des lettres, au nombre de 22.

L’alphabet grec est cependant le premier véritable alphabet : ses créateurs utilisent les 22 signes des Phéniciens et les transforment par arrondissement ou retournement, ce qui leur donne la stabilité rationnelle des signes adoptés par les Latins. L’usage de cet alphabet grec est attesté à partir du VIIIe siècle avant J.-C.

L’alphabet latin : la postérité la plus importante de l’écriture grecque se situe en Italie. Entrés en contact avec les Hellènes, les Etrusques tirent de l’écriture de ces étrangers un alphabet qui est à l’origine de toutes les écritures utilisées dans l’Italie du 1er millénaire avant notre ère. Ils entament l’usage de l’écriture dite « bâton » qui perpétue l’aspect filiforme des bâtonnets phéniciens, et les Romains poursuivent cet usage. L’alphabet latin est répandu par les Romains et conquiert le monde méditerranéen. Langue de culture, le latin survit à la chute de l’Empire romain et devient l’alphabet utilisé majoritairement en Europe.

Les lettres continuent de nous fasciner : elles sont objets esthétiques, poétiques, musicaux ou encore graphiques. Elles sont illustrées, colorées, détournées pour le plus grand plaisir de chacun.

De A à B

Alphabet de la Phosphatine Falières.- Imprimerie Devambez, vers 1900

Alphabet

Alphabet n°22, série écossaise.- Imagerie Pellerin, vers 1870

Annonce de presse pour les robes Lempereur, vers 1960

La lettre et l’image / par Massin.- Gallimard, 1970