Le quartier ECHO /

Le quartier ECHO (Entrepont Cartigny Hutin Oran) est un regroupement contemporain de lieux-dits et de rues. La lettre E pour Entrepont correspond aux habitations et aux rues se trouvant entre les deux ponts, celui du Canal et celui du Laboureur à l’orée de Wattrelos. La lettre C reprend l’initiale de la rue de Cartigny. La lettre H est l’initiale d’un très ancien lieu-dit : le Hutin. La lettre O est l’initiale d’une rue importante, la rue d’Oran. Le regroupement opéré donne un quartier situé au nord-est et à l’est de la ville, délimité par le parcours du canal à l’ouest, le cours de l’Espierre au nord, la voie de chemin de fer à l’est et à nouveau le canal au sud.

En partant du nord, le Hutin était le nom d’une cense et d’un hameau au début du XIXe siècle. C’était la pleine campagne ; et le Hutin divisé en «Bas-Hutin» et «Haut-Hutin» par le sentier du Mont à Leux, englobait tout le secteur situé entre la Grande Vigne et le territoire de Wattrelos.

Plus au sud, la rue d’Oran traverse le lieu-dit la Grande Vigne. Ouverte en 1887, elle part de la ferme brasserie Salembier, et se dirige en ligne droite vers le passage à niveau du chemin de fer. En 1894 démarre la construction de l’école publique, futur groupe scolaire Paul Bert Edgar Quinet. De 1910 à 1939, la rue sera presque entièrement urbanisée. L’industrie y était fortement présente avec La Lainière de Roubaix créée en 1911. C’est là que naîtront les laines du Pingouin, les chaussettes Stemm, les tricots Korrigan, les créations Intexa, et Rodier. La Lainière a cessé ses activités à la fin de l’année 1999.

Plus bas encore se trouvait le chemin de Cartigny qui menait au hameau du Crétinier à Wattrelos. La rue de Cartigny se développe à partir de 1895. On y relève la présence du cimetière communal de Roubaix qui fut établi de 1848 à 1920. Rue de fleuristes et de marbriers, elle a connu très tôt un fort trafic, surtout avec la desserte du Peignage Amédée Prouvost et de La Lainière. Les matchs du stade Amédée Prouvost amenaient beaucoup de monde. Les nouvelles rues de la fin du XIXe siècle portent les noms de villes d’Algérie : Constantine, Oran, Philippeville, Biskra, Blida, Mascara, Mazagran, Bône. C’est dans la rue d’Alger que se trouvaient en 1895 la filature de coton Etienne Motte et Cie au n°30, la Société Anonyme des Peignages de Roubaix au n°176, le tissage Henri Bonnet au n°232, et le tissage Dubar Delespaul au n°292.

La Grande Rue traverse l’actuel quartier de l’Entrepont, lieu d’habitation et d’industrie. Ainsi la société de filature et de retorderie Etienne Motte, constituée en 1887, s’étendait sur cinq hectares. De même, la rue d’Avelghem sépare les habitations des industries dont le nombre s’est fortement restreint à la fin du siècle dernier. Sur les terrains situés entre cette rue et le canal, Alfred Motte (frère de Louis Motte-Bossut) avait fait construire dès 1878 un peignage important s’étendant sur 14 hectares.

Le 17 juin 2013, Philippe Waret.

Haut et Bas Hutin. Extrait de plan datant du début du XXe siècle

Source : Médiathèque de Roubaix.

La ferme Brasserie Salembier

Source : photographie de Philippe Waret.

Les usines des Laines du Pingouin

La photographie est issue d'une collection particulière.

La rue d'Avelghem autrefois

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