Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel, dans les grandes lignes ?
Je suis Lilloise d'origine, mais je suis venue à Roubaix après avoir répondu à une annonce de Phildar qui recherchait une styliste coloriste. Jusqu'ici, le tricot était surtout utilitaire, mais un véritable phénomène de mode avait emergé dans la deuxième partie des années 1960, avec les grands bouleversements artistiques, sociétaux, culturels de l'époque...
Mai 68 a été une vraie explosion ! On donnait une réelle importance à la jeunesse, qui était devenue le guide de la société, et on laissait libre cours à l'imagination dans le style vestimentaire. C'était un déferlement de mode extraordinaire !
J'ai donc été embauchée pour revoir la gamme de couleurs et de fils, désormais, plutôt des "fils plaisirs", puis pour les collections de catalogues de tricot. J'ai crée le bureau de style (ndlr : organisme spécialisé dans l'analyse des tendances, et dans l'anticipation de celles-ci) de l'entreprise. J'ai ensuite mené les mêmes actions dans les pays d'Europe, et aussi aux Etats-Unis ; il y avait une base avec l'esprit et le style de l'entreprise, que l'on adaptait à la culture du pays. Je me suis ensuite mise à mon compte, afin de conseiller les filateurs, les centrales d'achat d'hypermarchés ou les chaînes de magasins dans l'élaboration de leurs collections.
J'oeuvrais aussi à l'insertion dans les catalogues de vente par correspondance de doubles pages qui aient de la cohérence. Je me suis ensuite tournée vers le milieu de la décoration d'intérieur, où je travaille avec les fabricants à l'adaptation harmonieuse de leurs produits au style de vie des consommateurs. C'est quelquechose qui ne se faisait pas avant.
Annie Meurin, professionnelle du textile s'il en est, a donné à la Médiathèque de Roubaix une grande partie de son travail, constituée majoritairement d'échantillons, de chutes de tissus, de panneaux de tendance. Et quoi de mieux que l'avis d'une spécialiste de la mode pour conclure ce Fonds de Poche ?