Un rez-de-chaussée réhabilité /

Depuis 1979, le Centre culturel du Forum a connu plusieurs fois des travaux, dont par exemple la création de l’atelier Multimédia au 3e étage. Le projet qui s’achève en 2015 est lui aussi d’ampleur : il s’agit d’une reprise complète du rez-de-chaussée, avec pour but de multiplier les espaces accessibles au public, d’ouvrir le patio aux usagers, d’installer un café…
Le mieux est d’écouter Stéphanie Legrand, architecte de la Ville de Roubaix, qui a dessiné le nouveau rez-de-chaussée et suivi les travaux[1].

Depuis combien de temps travaillez-vous sur ce projet ?
Depuis trois ans environ.

Quels axes de travail avez-vous suivis ? Quels principes vous tenaient à cœur ?
Il faut tout d’abord bien comprendre la nature du projet.
Le programme, ou la commande si vous préférez, était de gagner de la transparence vis-à-vis de l’extérieur, d’inviter le public à entrer dans ce rez-de-chaussée auparavant peu visible. Un moyen d’atteindre ce but aurait été de tout casser…, mais il fallait aussi garder l’esprit d’origine !
Le projet comportait également une difficulté technique : les trois différences de niveau qui existaient sur ce seul rez-de-chaussée.
J’ai essayé de répondre à ces éléments en simplifiant, en fluidifiant, en décloisonnant.

  • Simplification des multiples niveaux en créant un dénivelé unique, mis en scène avec de larges marches, qui vient unifier tout l’espace, patio compris.
  • Fluidification des circulations en donnant aux usagers la possibilité de « faire le tour » du patio.
  • Décloisonnement et libération de l’espace en déplaçant les locaux techniques. Cette partie-là du projet ne se voit pas, mais a demandé beaucoup de travail.
Vous avez travaillé sur l’aménagement intérieur et la décoration. Pourquoi le blanc ?
Malgré leurs nombreux vitrages, les espaces du rez-de-chaussée, taillés en profondeur, manquaient de lumière naturelle, ce que les couleurs claires permettent de compenser. Sans compter que la transparence et la luminosité appellent le public.

Pourquoi avoir choisi ces grands lustres circulaires ?
Le choix était contraint par les plafonds techniques, qui abritent le chauffage. Mais par les luminaires, les jardinières, le mobilier d’assise, j’ai essayé d’apporter un peu de rondeur à cet espace très cartésien.

Si le bâtiment de 1970 présente des aspects du style brutaliste, à quel courant architectural rattacheriez-vous votre travail ?
Je ne me rattache pas vraiment à un courant ! Vous me parlez d’élégance fonctionnelle : alors oui, d’accord, parce que j’ai vraiment le souci de rendre les contraintes techniques invisibles, et aussi de travailler avec les équipes en place pour que le lieu soit autant que possible adapté à sa fonction.

Qu’aimeriez-vous que les usagers se disent, en découvrant ce lieu ? Et les bibliothécaires ?
J’espère que ce lieu va bien vivre, que les gens vont s’y plaire. Quant aux bibliothécaires, avec lesquels j’ai beaucoup travaillé, je souhaite qu’ils voient leurs besoins pris en compte. J’aime quand tout est pensé, anticipé, intégré en amont. Ma bête noire : quand il faut faire des modifications après coup en rajoutant des éléments qui n’ont pas été prévus initialement et qui viennent perturber la cohérence du projet. Mon souhait : que tous les livres rentrent, que ça fonctionne !


[1] Propos recueillis le 16/07/2015.

Projection du futur poste d’orientation générale, 2015.

Croquis de Mme. Stéphanie Legrand.

Projection 3D du rez-de-chaussée (espace Presse).

Image générée par ordinateur, fournie par les services de la Ville de Roubaix.

Projection 3D du rez-de-chaussée (espace Café).

Image générée par ordinateur, fournie par les services de la Ville de Roubaix.

Projection 3D du rez-de-chaussée (espace BD).

Image générée par ordinateur, fournie par les services de la Ville de Roubaix.

Chantier du rez-de-chaussée de la Médiathèque, 12 février 2015.

Photographie Médiathèque de Roubaix.