Nous tamponner soit, mais où? /

Nous tamponner soit, mais où ?  Pour un livre, ce n'est pas trop compliqué. Ici à Roubaix, les livres sont marqués dès les premières pages puis toutes les 101 pages. Mais qu'en est-il pour une estampe ou une photographie ? Comment ne pas dénaturer les iconographies par une marque trop visible ? Ce tampon, il nous sauve et il nous souille un peu, nous, les documents. Il nous fait changer de statut : de chose privée, on devient chose publique.

Avant d'arriver dans les collections de la Médiathèque, certains d'entre nous portent déjà les marques d'un ou plusieurs tampons.

Sur les anciens livres, ceux qui sont conservés dans les réserves de la Médiathèque puis exposés dans les Fonds de Poche, les tampons changent au gré des siècles. Les sceaux des seigneurs sont devenus les tampons de la République, ceux des églises devenus ceux des communes. Ils s'accumulent aussi en fonction des différents passages dans les bibliothèques ou institutions comme autant de témoins de nos appartenances.

D'autres comme les cartes postales, portent déjà en entrant à la Médiathèque des stigmates de temps et de lieux par ce tampon qui, empoigné, les a oblitérées.

Voyez aussi le livret de travail, le laissez-passer, la carte d'identité ou d’électeur, le visa, qui ont reçu des marques plus décisives, administratives : un tampon parfois attendu tel un sésame.

Bref, cette marque, elle nous certifie et puis parfois, elle nous liquide. Malheur au livre qui un jour porte le fatal tampon « Sorti d'inventaire ». A moins que cela ne soit le début d'une nouvelle vie...