Peu après l’armistice et dans les années 1920, la pression mémorielle est très forte. C’est le temps du deuil. Les cénotaphes (monuments mortuaires n’abritant aucun corps) sont érigés dans presque tous les centres des villes et des villages, arborant chacun le nom de leurs héros, morts pour la patrie.
Des mémoriaux, monuments nationaux élevés sur les champs de bataille, voient le jour, comme l’ossuaire de Douaumont : monument à la mémoire des soldats de la bataille de Verdun de 1916, situé à quelques kilomètres de Verdun. Conçu comme un monument funéraire et religieux, il est inauguré en 1932 en présence du président de la République, Albert Lebrun. De sa silhouette massive, sa tour, haute de 46 mètres, domine les champs de bataille et un cimetière où sont enterrés près de 15 000 soldats. Ce sont des dizaines de milliers de corps non identifiés qui ont été rassemblés dans l’ossuaire, devenu un lieu de mémoire national et un lieu de deuil collectif.