Fiche 7 : Le lexique, l’histoire des supports et leur évolution techniques

Capacité à situer dans le temps les découvertes scientifiques et techniques et les mettre en relation avec un fait culturel ou historique.

I - De la chambre noire au numérique, en passant par la carte postale et le plan

La photographie

Illustration 1

Quand la lumière pénètre par un trou minuscule dans une boîte ou une pièce obscure, une image inversée et renversée de l'extérieur est projetée sur la paroi opposée : ce qu'on appelle maintenant la chambre noire est l'ancêtre de l'appareil photo moderne.

Au début du 19e siècle Nicéphore Niepce réussit à obtenir une image suite à l'action de la lumière, mais celle-ci n’est pas stable : le sel d'argent placé au fond de la  chambre noire continue de noircir après l'exposition et l'image finit par disparaître. Entre la fixation du négatif et la première photographie stable, de nombreux essais sont nécessaires. Associé de Niepce, Louis Daguerre utilise les vapeurs d'iode comme agents sensibilisateurs et c’est la naissance du daguerréotype en 1839 : une image unique, non reproductible, obtenue par l’impression directe de la lumière. Puis il  se rend compte qu'en trempant une plaque traitée aux vapeurs de mercure dans une solution saline, il empêche l'image de noircir avec le temps. À partir de ce moment-là, le temps de pose se réduit considérablement.

William Henry Fox Talbot mène des recherches parallèles et en 1840, il invente la « calotype », procédé négatif positif qui permet la diffusion multiple des images : avec une feuille enduite de chlorure d’argent dans la chambre noire, il obtient un négatif qu’il cire pour rendre transparent. Le négatif placé ensuite sur une autre feuille imprégnée et exposé à la lumière crée une image positive. Le procédé de Talbot permet de produire plusieurs exemplaires d'une image à partir d'un seul négatif : cette technique sert toujours de base à la photographie moderne.

Suivent d'autres recherches qui, petit à petit, permettent d'améliorer la qualité des images, la sensibilité à la lumière des surfaces sensibles et de simplifier la procédure de prise de vue.

Avec le développement de l’industrie, la photographie crée un engouement et amène la démocratisation  du portrait, exploité notamment par Nadar, tout en continuant à témoigner activement des évènements historiques.

Avec le 21e siècle, la photographie entre dans l'ère numérique. L'évolution actuelle semble condamner la technique argentique à ne subsister que sous forme d'expression purement artistique pratiquée par quelques rares amateurs.

La plaque de verre

Illustration 2

Une plaque photographique est un support photographique constitué d'une plaque de verre recouverte d’une couche d'émulsion photographique. Aux prémices de la photographie, la plaque de verre, encombrante, lourde et fragile, est humide : le photographe doit la préparer sur place, c'est-à-dire étaler convenablement l'émulsion photographique sur le verre au moment de l'emploi. Puis les Frères Lumière inventent la plaque sèche, disponible à partir des   années 1890. Celle-ci est peu à peu remplacée, dès le début du 20e siècle, par le film en celluloïd, la pellicule, grâce à George Eastman et qui permet alors de stocker plusieurs images dans le magasin de l’appareil photographique, et qui vient donc supplanter la plaque de verre..

La carte postale

Illustration 3

Jusqu’en 1875, la carte postale est le monopole de l’administration des postes. Elle prend son essor avec l’Exposition universelle de Paris en 1900 et connaît un âge d’or jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale. À côté des grands éditeurs nationaux, de petits photographes locaux fixent pour la postérité les événements marquants, les scènes typiques de la vie quotidienne, de la vie politique, etc. Des petits aux grands commerçants, tous utilisent la carte postale comme moyen publicitaire. Ces petits moments de l'histoire locale sont aujourd'hui précieux et très recherchés.

Jusqu'au début de l’année 1904, il est interdit d'écrire au recto de la carte postale : 3 ou 4 lignes horizontales sur toute la largeur de la carte permettaient d'inscrire l’adresse du destinataire. La photographie (au verso) ne recouvre pas la totalité de l’espace pour permettre la correspondance du côté de l’image : on parle alors de « carte nuage » ou « carte nuageuse ». À partir de 1904, décision est prise d'autoriser à écrire sur le recto de la carte postale, qui à cet effet est divisé en deux parties : l'une à gauche réservé à la correspondance, et l'autre à droite, à l'adresse. Dès lors la photographie, en noir et blanc ou en couleur, peut librement occuper tout le verso. La carte postale aide la photographie à se diffuser à travers le monde et dans toutes les couches sociales. Le public s'approprie l'image et en vient même à faire développer des photos au format carte postale: c'est ce qu'on appelle la photo carte de visite. Au verso on y trouve des renseignements (adresse, téléphone, professions…) et des annotations manuscrites renseignent sur les usages.

L'âge d'or de la carte postale va de 1900 à 1920 environ où elles circulent alors par millions dans le monde entier. A partir des années 20, on constate que les productions sont de moins bonne qualité : par souci de rentabilité, les éditeurs font le choix de procédés et de matériaux médiocres ; et ils diffusent surtout des vues générales sans caractère, au détriment de scènes plus typées, mais aussi plus rapidement obsolètes. Mais surtout, après 1918, l'inépuisable créativité de certains éditeurs et illustrateurs ne parvient pas à enrayer une tendance de fond liée à l'évolution des modes de vie : la carte postale connaît un déclin quantitatif continuel et finit par disparaître de la vie quotidienne, au profit de nouveaux modes de communications et de nouvelles pratiques de l'image.

La carte postale virtuelle remplace peu à peu la carte postale imprimée.

Le plan

Illustration 4

Le plan est la représentation d’un espace géographique qui met en valeur l’étendue de cet espace, sa localisation par rapport, d’une part, aux espaces voisins et, d’autre part, aux éléments qu’il contient. Cet espace peut être très restreint comme très vaste. À un extrême se trouvent les plans d'architectes se limitant à l'emprise d'un bâtiment ou d'un ensemble de bâtiments ; à l'autre extrême se trouvent les cartes mondiales représentant l'ensemble du globe terrestre.

II- Les supports publicitaires que sont les affiches, les lettres à en-tête et les buvards

L'affiche

Illustration 5

L'affiche est d’abord un support de propagande destinée à être vue dans la rue et les lieux publics : collée sur les murs, chacun est censé la lire et connaître ainsi les dernières informations. Cela suppose une efficacité et une lecture simple, dans son dessin et son texte. Les administrations locales l’utilisent énormément et en viennent peu à peu règlementer ses emplacements : panneaux d’affichage, colonnes… Vers 1890, l’affiche devient publicitaire, les couleurs vives et attrayantes l’animent. Elle gagne ses lettres de noblesse à la fin du 19e siècle avec des graphistes comme Jules Chéret ou Alphonse Mucha et des artistes comme Henri de Toulouse-Lautrec. Malheureusement, l’affiche est une œuvre temporaire : son temps d'existence se limite à quelques jours, quelques semaines au plus. Le support de papier, et souvent les encres d'imprimerie ne peuvent pas résister indéfiniment aux intempéries, à la lumière solaire, ni au temps qui passe. Aujourd’hui, des affiches ou des reproductions sont souvent utilisées comme éléments de décoration, sous le nom anglais de poster. Mais ce terme désigne aussi des photographies ou des illustrations, imprimées en grand format, qui n'ont plus rien à voir avec la vraie affiche.

La lettre à en-tête

Illustration 6

Texte imprimé ou gravé sur la partie supérieure d'un papier à lettres ou d’une facture. Ces «papiers» sont utilisés par des entreprises ou des commerces pour la correspondance ou la facturation, à une époque ancienne où n'existaient ni fax, ni courriels. Souvent illustrées de vignettes représentant ces sociétés, elles se révèlent parfois être le dernier témoin visuel de ces entreprises disparues. Très prisées des collectionneurs, pour leur esthétique soignée et leur valeur patrimoniale, elles sont également recherchées par les historiens, pour les informations (adresse, spécialité, changement de raison sociale…) et les détails iconographiques qu'elles recèlent.

Le buvard

Illustration 7

Le buvard sert principalement à sécher l’écriture lorsqu'on écrit à l'encre avec une plume : déposée irrégulièrement et séchant lentement, elle peut provoquer des tâches. Avec le stylo plume dont l'encre est régulée et sèche plus rapidement, puis les autres outils d'écriture (stylo-bille, feutre) cet usage disparaît. Le buvard au début du 20e siècle constitue un support publicitaire de choix mais aujourd’hui,  il est seulement un objet de collection recherché.

III – Les documents écrits

Si les documents iconographiques que sont les photographies, les cartes postales ou bien encore les affiches sont très « visuels » pour une exposition virtuelle, il ne faut pas négliger les documents écrits, peut-être moins « attractifs», mais aux informations très utiles.

Le manuscrit

Illustration 8

Un manuscrit est un texte écrit à la main et qui n'est pas multiplié par des procédés mécaniques de reproduction. Il n'existe donc jamais deux manuscrits identiques, même s'il peut arriver que le texte de deux manuscrits soit identique. Aujourd’hui, par extension, le terme désigne le brouillon d'un texte original.

Le tapuscrit

Illustration 9

Les manuscrits sont qualifiés de « tapuscrit » quand il s'agit de documents dactylographiés produits à l'aide d’une machine à écrire ou d'un logiciel de traitement de texte.

Le périodique

Illustration 10

Un périodique est une publication à titre unique qui paraît à intervalle régulier, très souvent illustré, et qui traite de sujets généralistes ou spécialisés. On le désigne souvent par des mots plus communs : revues, magazines et journaux.

Illustration 1

Lien vers la notice

Illustration 2

Lien vers la notice

Illustration 3

Lien vers la notice

Illustration 4

Illustration 5

Illustration 6

Lien vers la notice

Illustration 7

Lien vers la notice

Illustration 8

Illustration 9

illustration 10

Crédits / bibliographie