Histoire de la BD /

D'aucuns font remonter les origines de la bande dessinée à différentes périodes de l'histoire, de la préhistoire avec les peintures qui ornent la Grotte de Lascaux jusqu'au Moyen-Âge avec la tapisserie de Bayeux. Il est plus commun de dater les origines de la bédé contemporaine au début du 19e siècle lorsque l'écrivain Suisse, Rodolphe Töpffer, se met à publier des albums illustrés. Aux dessins, il greffe volontairement du texte, alléguant que « les dessins, sans le texte, n'auraient qu'une signification obscure ; [et que] le texte, sans les dessins, ne signifierait rien. »

Vers la fin du 18e siècle se répand en France l'imagerie populaire, notamment les images d'Épinal qui mettent en scène par la voie de dessins légendés divers thèmes en direction des adultes et des enfants. 

Même si l'on ne parle toujours pas de bande dessinée mais d'illustré, la France restant rétive à l'insertion de bulles dans les images, un changement semble s'amorcer avec le langage graphique proposé par Georges Colomb (dit Christophe). Celui-ci se base sur des séquences de textes illustrés par des images aux cadrages dynamiques. Dès 1889, Christophe publie des histoires illustrées qui rencontrent un franc succès, celles de La Famille Fenouillard, du Savant Cosinus et du Sapeur Camembert. Elles paraissent chaque semaine dans Le Petit Français illustré d'Armand Colin. Le périodique vient supplanter l'album comme vecteur de la bande dessinée et dès lors, la presse à destination des enfants émerge et prend rapidement de l'ampleur. On découvre au tout début du XXe siècle les aventures de Zig et Puce dans Le Dimanche Illustré, celles des Pieds Nickelés dans l’Épatant ou encore  de Becassine dans La Semaine de Suzette.

C'est vers les années 30, selon le modèle américain du comic strip, que se développe en France et plus largement en Europe un intérêt pour la bande dessinée. Le premier numéro du Journal de Mickey paraît en octobre 1934, sous l'égide de Paul Wincler. Composé essentiellement de séries américaines, modernes, le Journal de Mickey remporte très vite un franc succès en même temps qu'il vient faire de l'ombre aux auteurs français. La Seconde Guerre mondiale vient perturber l'essor libre de la bédé. Frappées par la censure, les séries américaines disparaissent jusqu'à la fin du conflit au profit de périodiques créés par l'occupant, lequel y voit l'opportunité de diffuser son idéologie chez les plus jeunes.

La période de l'après-guerre est marquée par l'arrivée de journaux de bédé belges comme les très célèbres Spirou et Tintin. Alors qu'outre-Atlantique continue de se développer très largement l'industrie des comics avec l'invasion de super heroes, que la concurrence belge, notamment celle dictée par les crayons d'Hergé et de son héros Tintin, est féroce, la bande dessinée française peine à s'émanciper. C'est à partir des années 60 que le sort de la BD en France va évoluer et connaître un essor. L'apparition sur papier des aventures de deux irréductibles gaulois, Astérix et Obélix, provoque un véritable engouement et l'envol de cet art graphique.

Depuis, la bande dessinée est largement ancrée dans l'éventail de la production des livres pour petits et grands, proposant des genres très divers, dont le catalogue de la Médiathèque se fait le reflet.

Et quand l'histoire de la BD fait résonner celle de Roubaix, c'est le neuvième art qui prend toute sa place dans les collections patrimoniales de la Médiathèque.

Le Journal de Mickey

Le Journal de Mickey : premier numéro du 21 octobre 1934.

P50 152.

Les aventures des Pieds-Nickelés.-

Les aventures des Pieds-Nickelés.- in : L'épatant, 1936.

P 31 167.