Les albums de coloriage sont aussi de véritables livres-objets, agrémentés de palettes, de godets de couleurs ou de coffrets de crayons. Ces présentations rappellent qu'à l'origine, ces livres sont plutôt réservés à une élite. Le coloriage, à l’aquarelle ou à la gouache, est un exercice délicat : le retour en arrière n'est pas possible, la patience de mise et l'eau du pinceau doit être bien dosée pour ne pas détremper plusieurs pages. C'est ainsi que sur bon nombre de couvertures du XIXe et du début du XXe siècle, on voit des enfants appliqués, soigneux, installés à leur table et parfois accompagnés d'un adulte.
Certains pensent que le livre de coloriage n’est au final qu’un modèle à imiter, une mise en couleur guidée (ou pas), bref une activité ludique. D’autres estiment qu’il s’agit d’un apprentissage déguisé, entre le manuel de lecture et le livre amusant, un exercice de patience et de rigueur. Il est vrai que toutes les thématiques sont représentées, liées d’une manière ou d’une autre à un apprentissage : la reconnaissance des fruits et des légumes, des fleurs, des moyens de locomotion, des lettres, des villes…