Docs du mois - mai 2024 - Pour la plus belle des causes /

Pour la plus belle des causes

Ce mois-ci, nous souhaitons mettre en avant un bâtiment gorgé d’histoire, d’une architecture très originale. Situé à l’angle du boulevard Gambetta et de la rue de l’Union, vous l’avez sans doute reconnu dès la première photo. De style anglo-normand, il dénote dans notre paysage urbain et nous emmène en vacances pour le temps d’un instant. Il s’agit bien sûr de La Goutte de lait. Cette belle épreuve en couleurs prise par la photographe Béatrice Duponchel met en évidence la restauration effectuée par l’architecte roubaisien Jean-Charles Huet en 2001. Son beau travail recevra même en 2003 un trophée de la réhabilitation.

Quant aux différents plans présentés, ils feront plaisir aux férus d’architecture. Les trois premiers datent de 1910. Ce sont donc ceux du deuxième bâtiment abritant la structure. En effet, à partir de 1904, ses locaux sont situés rue de Lille. Et ce n’est qu’en 1912 qu'est inauguré l’établissement boulevard du Général Leclerc.

La Goutte de lait a joué un rôle central au début du XX^e siècle. Elle a permis le recul de la mortalité infantile. Grâce à la consultation régulière des nourrissons dans ce lieu et par la préparation de bouteilles de lait stérile, cet établissement a sauvé un très grand nombre d’enfants pendant près de cinquante ans. Il sera un véritable lieu de vie et d’assistance pour de nombreux roubaisiens. A la fin du XIX^e siècle, un nourrisson sur quatre mourait en effet avant l’âge d’un an. Une mauvaise hygiène alimentaire en était souvent la cause.

Viennent ensuite deux photos de la façade de ce bâtiment, datant des années 1990. C’est ici sa période creuse, qui durera une quinzaine d’années. Pour l’expliquer, il est à savoir qu’en 1950, les consultations sont supprimées pour laisser place à la protection maternelle et infantile (PMI) instaurée par l’Etat. De plus, en 1959, la circulaire interministérielle sur la distribution de lait dans les écoles accentue son inutilité.

Pour sa reconversion, il est donc entre 1961 et 1977 centre de perception des impôts puis club d’aquariophilie, comme vous pouvez le voir sur la photo avec une voiture rouge.

Aujourd’hui, ce bâtiment a retrouvé son caractère sanitaire. Il héberge un cabinet médical.

Quant à la dernière photo, elle semble un peu hors contexte, mais elle justifie néanmoins le titre énigmatique de cet article. Et comme l’écrivait Hélène Ouvrard, romancière, « L’amour d’un enfant est un absolu. Il faut y répondre par l’absolu ou par rien du tout. Il n’y a pas de moyen terme. »

Pour en découvrir davantage sur ce noble établissement, nous vous invitons à découvrir la mini exposition actuellement visible au Musée La Piscine.